lundi 29 juin 2015

Un nouvel accord d’intéressement sans ambition

L’accord d’intéressement 2012, 2013, 2014 étant arrivé à échéance, la direction de TMI a proposé à la négociation un nouvel accord pour la période 2015, 2016, 2017. Pour que la direction puisse bénéficier d’avantages fiscaux, le Comité d’Entreprise doit être consulté sur ce projet avant le mardi 30 juin 2015. Une fois cette validation faite, nous serons couvert par un accord d’intéressement jusqu’en 2018.
Pour rappel, l’accord précédent était intimement lié aux négociations annuelles obligatoires de 2012. La direction, qui refusait d’aller au-delà d’une enveloppe de 2,4%, nous l’avait présenté comme une alternative à l’augmentation de l’AG et du minimum garanti. C’est dans cet esprit que les primes déclenchées par l’intéressement sont identiques pour tous, cadres ou non-cadres.

Le bilan de l’intéressement 2012-2013-2014 est mitigé
Si on fait le bilan de l’application de cet accord, nous avons bénéficié de 660€ pour un exercice de 36 mois soit l’équivalent de 18€ par mois. Les critères n’ayant jamais été renégociés au cours de ces 3 ans, nous avons pu voir l’effet pervers d’une vision à trop court terme. Entre 2012 et 2014, la situation économique de TMI s’est améliorée (plusieurs mois à l’équilibre en 2014 contre aucun en 2012) mais dans le même temps l’intéressement s’est effondré en passant de 260€ en 2012 à 120€ en 2014.

Si nous insistons sur son montant, c’est parce que le principe d’un accord intéressement est d’intéresser les salariés à la réussite de l’entreprise. Pour cela, il faut une carotte, une prime qui soit attirante pour nous inciter à l’effort. Là, il faut bien admettre que la direction de TMI confond les carottes et les prunes.


Un nouvel accord 2015-2016-2017 qui ne vaut pas mieux
Nos collègues de TCS (Laval, Cholet…) ou de TSA (Brest, Elancourt…) ont des primes de l’ordre d’un mois de salaire.
A TMI, ce nouvel accord, nous permettrait de recevoir un maximum de 520€ brut par an de prime d’intéressement. C’est moins que sur d’autres sites Thales, c’est mieux que l’ancien accord, pour l’entreprise ce n’est pas plus cher puisque la prime de partage des profits est supprimée, mais dans les faits, nous pourrons nous estimer heureux d’en recevoir la moitié…

Des objectifs trop ambitieux pour des primes ridicules
Pour preuve, regardons l’Indicateur des retards fin de mois. La moyenne des retards de 2014 est de 324 et à fin mai 2015, nous sommes à une moyenne de 334. Pour déclencher la prime correspondante nous devons faire descendre la moyenne de l’année en dessous de 250 retards. Nous avons fait le calcul, il faudra être sous la barre des 195 retards à chaque fin de mois jusqu’à la fin de l’année 2015 pour espérer gagner seulement 60€. Une prime aussi faible, pour l’effort que ça représente, c’est s’investir pour des prunes…

Des indicateurs critiquables
Ensuite, il y a l’influence que nous pouvons réellement avoir sur tel ou tel indicateur : par exemple les retards fin de mois sont plus souvent dus à des problèmes d’organisation qu’à des problèmes d’implication du personnel. Sans oublier que la mobilisation et la participation des salariés aux évènements et aux projets de la direction (Trimaran, Road-Show, Challenge Eureka, repas de fin d’année, journée SSE, etc.) augmentent le nombre de retards, augmentent les frais de fonctionnement et réduisent le nombre d’heures productives. Ils vont donc à l’encontre du déclenchement des primes d’intéressement.

Un projet d’accord que nous acceptons faute de mieux
Nous sommes trop pauvres et nous côtoyons trop de pauvres pour pouvoir refuser une prime, même si elle ne représente que 60€ ou 120€ brut par an. Les élus du comité d’entreprise CGT/CNT vont donc accepter cet accord d’intéressement. Parallèlement, les DS CGT et CNT ont fait le maximum dans la négociation pour favoriser le déclenchement de la prime et la hausse de son montant. Mais notre devoir d’organisation syndicale c’est de défendre les intérêts des salariés. Et défendre vos intérêts, c’est de vous rappeler que l’intéressement n’a et n’aura jamais la même valeur qu’une augmentation de salaire. C’est pour cela que nous devons mobiliser nos forces sur l’augmentation des salaires et pas sur l’intéressement.


Les derniers contrats Rafale-Export représentent des défis pour TMI et aucun de ces avions ne volera sans l’implication des salariés de TMI. La direction aurait pu lancer un accord d’intéressement plus ambitieux pour nous mobiliser mais elle se contente de nous promettre des miettes.


Notre travail mérite une politique salariale à la hauteur des enjeux !

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