L’accord
d’intéressement 2012, 2013, 2014 étant arrivé à échéance, la
direction de TMI a proposé à la négociation un nouvel accord pour
la période 2015, 2016, 2017. Pour que la direction puisse bénéficier
d’avantages fiscaux, le Comité d’Entreprise doit être consulté
sur ce projet avant le mardi 30 juin 2015. Une fois cette validation
faite, nous serons couvert par un accord d’intéressement jusqu’en
2018.
Pour
rappel, l’accord précédent était intimement lié aux
négociations annuelles obligatoires de 2012. La direction, qui
refusait d’aller au-delà d’une enveloppe de 2,4%, nous l’avait
présenté comme une alternative à l’augmentation de l’AG et du
minimum garanti. C’est dans cet esprit que les primes déclenchées
par l’intéressement sont identiques pour tous, cadres ou
non-cadres.
Le
bilan de l’intéressement 2012-2013-2014 est mitigé
Si
nous insistons sur son montant, c’est parce que le principe d’un
accord intéressement est d’intéresser les salariés à la
réussite de l’entreprise. Pour cela, il faut une carotte, une
prime qui soit attirante pour nous inciter à l’effort. Là, il
faut bien admettre que la direction de TMI confond les carottes et
les prunes.
Nos
collègues de TCS (Laval, Cholet…) ou de TSA (Brest, Elancourt…)
ont des primes de l’ordre d’un mois de salaire.
A
TMI, ce nouvel accord, nous permettrait de recevoir un maximum de
520€ brut par an de prime d’intéressement. C’est moins que
sur d’autres sites Thales, c’est mieux que l’ancien accord,
pour l’entreprise ce n’est pas plus cher puisque la prime de
partage des profits est supprimée, mais dans les faits, nous
pourrons nous estimer heureux d’en recevoir la moitié…
Des
objectifs trop ambitieux pour des primes ridicules
Pour preuve, regardons l’Indicateur des retards fin de mois.
La moyenne des
retards de 2014 est de 324 et
à fin mai 2015, nous sommes à une
moyenne de 334.
Pour déclencher la prime correspondante nous devons faire descendre
la moyenne
de l’année en dessous de 250 retards. Nous avons fait le calcul,
il faudra être sous la barre des 195 retards à chaque fin de mois
jusqu’à la fin de l’année 2015 pour espérer gagner seulement
60€. Une prime aussi faible, pour l’effort que ça représente,
c’est s’investir pour des prunes…
Des
indicateurs critiquables
Ensuite,
il y a l’influence que nous pouvons réellement avoir sur tel ou
tel indicateur : par exemple les retards fin de mois sont plus
souvent dus à des problèmes d’organisation qu’à des problèmes
d’implication du personnel. Sans oublier que la mobilisation et la
participation des salariés aux
évènements et
aux projets de la
direction
(Trimaran, Road-Show, Challenge Eureka, repas de fin d’année,
journée SSE, etc.)
augmentent le nombre de retards,
augmentent les frais de fonctionnement et réduisent le nombre
d’heures productives. Ils vont donc à l’encontre du
déclenchement des primes d’intéressement.
Un
projet d’accord que nous acceptons faute de mieux
Nous
sommes trop pauvres et nous côtoyons trop de pauvres pour pouvoir
refuser une prime, même si elle ne représente que 60€ ou 120€
brut par an. Les
élus du comité d’entreprise CGT/CNT vont donc accepter cet
accord d’intéressement.
Parallèlement, les DS CGT et CNT ont fait le maximum dans la
négociation pour favoriser le déclenchement de la prime et la
hausse de son montant. Mais notre devoir d’organisation syndicale
c’est de défendre les intérêts des salariés. Et défendre vos
intérêts, c’est de vous rappeler que l’intéressement n’a et
n’aura jamais la même valeur qu’une augmentation de salaire.
C’est pour cela que nous devons mobiliser nos forces sur
l’augmentation des salaires et pas sur l’intéressement.
Les
derniers contrats Rafale-Export représentent des défis pour TMI et
aucun de ces avions ne volera sans l’implication des salariés de
TMI. La direction aurait pu lancer un accord d’intéressement plus
ambitieux pour nous mobiliser mais elle se contente de nous promettre
des miettes.
Notre
travail mérite une politique salariale à la hauteur des enjeux !