Suite
aux attentats du 13 novembre,
le bureau confédéral de la CNT a publié un communiqué de presse
qui, en plus de déclarer sa solidarité avec les victimes, a rappelé
le contexte dans lequel ces attentats ont été perpétrés. La CNT
étant représentative à TMI, ce communiqué a été affiché
légalement sur les panneaux syndicaux des salles de pauses.
Le
18 novembre, la direction des ressources humaines a convoqué le
délégué syndical CNT devant l’un des panneaux, le sommant,
devant témoin, de retirer cet affichage.
Le
premier argument invoqué par la DRH « Nous
sommes en état d’urgence ! »
n’étant pas suffisant pour apporter une telle restriction aux
droits syndicaux, elle s’est vu opposer un refus catégorique.
Comme elle menaçait de le retirer elle-même, le délégué syndical
a posé devant elle la clé du panneau afin qu’elle puisse faire ce
retrait.
Evidemment,
elle n’en a rien fait parce qu’elle se doute que le fait de porter
atteinte à la liberté d’expression est, dans ce pays, un délit.
« Il
s’agit d’une communication de nature politique ! »
a dit la DRH.
La
loi autorise des communications syndicales ayant pour objet « l’étude
et la défense des droits ainsi que les intérêts matériels et
moraux, tant collectifs qu’individuels, des personnes visés par
leur statuts. »
Une formulation qui permet aux organisations syndicales qui le
souhaitent de communiquer sur tous événements politiques ayant des
conséquences économiques ou sociales. Avant
tout, nous
défendons la Vie des travailleurs.
Et l’étude des raisons et des conséquences des derniers attentats
font partie du débat syndical.
Si
le 7 janvier dernier des terroristes ont attaqué le journal
« Charlie
Hebdo »,
c’est parce que parmi les centaines de journaux existants dans le
monde, l’idée qu’il en existerait, ne serait-ce qu’un seul,
publiant des propos et des dessins tournant en dérision leur vision
du monde leur était
insupportable. Des
millions de personnes l’ont rappelé lors des manifestations qui
ont suivi cet attentat : le
maintien de la liberté d’expression est un combat qui doit être
mené.
L’interdiction
de notre affichage par la direction de TMI suit la même logique.
C’est ce qui nous fait dire que la
direction de TMI, n’est pas « Charlie ».
Nous appelons les autres organisations syndicales de l'entreprise à
condamner l’attitude de la direction et à réaffirmer auprès
d’elle leur solidarité avec le principe de la liberté
d’expression et la défense des droits syndicaux.
Alors
que les valeurs républicaines et les principes d’égalité de
notre société sont attaqués par une des puissances les plus
réactionnaires, nous ne pouvons pas accepter que la direction de TMI
applique sa vision réactionnaire de l’expression syndicale.
Pour
avoir violé ce principe, nous attendons de la part de la direction
de TMI des excuses mais surtout qu’elle respecte notre liberté
d’expression.