vendredi 29 avril 2016

Compte rendu rapide de la manifestation du 28 avril 2016 à Rennes

Au moins 10 000 personnes ont participé à la manifestation organisée jeudi 28 avril 2016 contre le projet de loi Travail. Fidèle à son habitude, la préfecture minore le nombre de participant et annonce 4000 personnes...

Au moins 45 blessé-e-s ont été secourus (un camarade de l'équipe médicale de Rennes 2 parle d'au moins 60), dont 10 graves. Un des blessé-e-s graves a été renversé par une voiture de police devant le centre commercial des 3 Soleils (selon la préfecture, il a fait exprès de se jeter sous le véhicule...), un autre a eu un œil explosé par un tir de LBD. Là encore, la préfecture minore : elle admet qu'il y a eu un blessé mais ne confirme pas que la cause était un tir de la police. Elle dit qu'il a été atteint par un "projectile"...
La CNT faisant partie de l'intersyndicale, elle a défilé dans le cortège qui 

suivait le cortège étudiant et lycéen.

Les syndicats présents étaient Solidaires étudiant-e-s, Solidaires, FSU, FO, CGT, CNT et SLB. Nous avons noté aussi quelques adhérents de syndicats réformistes (CFTC, CFDT...) venus s'opposer à la collaboration de classe choisi par leurs organisations.

Nous avons pu aussi y voir les organisations politiques : Jeunesses Communistes, Jeunesse Ecologiste, Partie de Gauche, Ensemble, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste, Fédération Anarchiste, Alternative Libertaire, Partie Communiste Français, Union Démocratique Bretonne...

Conformément à son appel "
CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES SORTEZ CASQUÉS !", le cortège Sud PTT était composé de manifestant venu-e-s casqué-e-s. Beaucoup d'autres manifestant-e-s l'étaient aussi, ou portaient des masques respiratoire et des lunettes contre les gaz CS.

Le parcours officiel évitait de passer près de l'hyper-centre où attendaient canons à eau, Gendarmes Mobiles, CRS, Brigades Anti-Criminalité et grilles métalliques. L'hélicoptère de la gendarmerie est resté au dessus de la ville pendant plusieurs heures. Il a rejoint le sud de la ville en milieu de journée peut-être pour un ravitaillement.
Durant le parcours officiel, nous avons vu des vitrines de banques, d'agence immobilière ou d'agence d'intérim tagués de slogans (genre "Loi Travail ? Ni l'un, ni l'autre !") ou couverts de peinture (de la peinture à l'eau qu'il valait mieux retirer rapidement), des caméras de vidéo-surveillance arrachées mais nous n'avons constaté aucun affrontement.
 

Une fois le parcours officiel fini, la tête de cortège est reparti vers le centre-ville : de nouveaux affrontements comme lors des dernières manifs, avec charges, tirs de Lanceurs de Balles de Défense, grenades lacrymogène et grenades de désencerclement. Ces dernières sont maintenant devenues banales : il s'agit pourtant de vrais grenades, projetant des éclats capables de pénétrer dans les chairs et les policiers n'ont jamais attendus un hypothétique désencerclement pour les utiliser...

La violence du conflit est montée d'un cran. Chaque affrontement est une source d'expérience qui est mise à profit à chaque nouvelle rencontre. Coté manifestant, des bombes agricoles ont fait leur apparition et côté police, l'agressivité a augmenté. La police qui auparavant se contentait de rester dans l'hyper centre de Rennes a pourchassé les manifestants jusqu'à la place Charles de Gaulle, lieu de départ de la manif.

La police fait toujours un usage illégal de ses armes, dans une volonté manifeste de blesser et de mutiler. En réaction les manifestants s'équipent de plus en plus pour se protéger, et logiquement deviennent plus offensifs.

Nous nous interrogeons légitimement sur la suite : a Rennes, la municipalité de Nathalie APPERE et le préfet
de Bretagne Patrick STRZODA prennent le risque de mutiler des gens pour sauver les vitrines des commerçants de l'hyper centre d'une casse ou d'un jet de peinture. Et s'il y a un mort ? ils diront qu'il l'avait bien cherché et qu'une devanture vaut bien une vie ?

Le gouvernement HOLLANDE a déjà montré qu'il était près à tuer pour défendre les intérêts de quelques un (Sivens...). Là, il s'entête pour une loi dirigée contre les plus faibles.
A chaque manifestation les faits démontrent que face à l'argent des plus riches la vie d'un-e jeune ou d'un policier ne vaut rien. Beaucoup des électeurs-trices d'HOLLANDE savaient qu'ils-elles allaient être déçu-e-s, mais avaient-ils-elles compris qu'ils-elles votaient pour quelqu'un qui méprise la vie ?

En fin d'après midi, une manifestation a parcouru Fougères : une centaine de personnes
dont un gros cortège CGT.

Retraite progressive, du nouveau depuis décembre 2014




Le dispositif de retraite progressive existe depuis quelques années. Ce principe avait été créé pour les salariés qui souhaitaient se déshabituer progressivement du travail mais il n’avait jamais soulevé beaucoup d’enthousiasme : pour pouvoir en bénéficier, il fallait avoir dépassé l’âge légal de la retraite et avoir cotisé au moins 150 trimestres. A 62 ans, la grande majorité des salariés encore en activité avaient cumulé bien plus de 150 trimestres mais dégoutés du travail, préféraient quitter définitivement leur entreprise. En modifiant les règles, les signataires de la dernière réforme espèrent encourager les travailleurs les plus âgés à rester en activité même partielle.

Depuis le 17 décembre 2014, la règle a donc évoluée. Il faut toujours avoir cotisé 150 trimestres mais il n’est plus nécessaire d’avoir l’âge légal pour pouvoir commencer à prendre une retraite progressive (61 ans et 8 mois pour les salariés nés en 1955 et 62 ans pour les autres). Désormais, la retraite progressive est accessible à partir de 60 ans.

D’autres aménagements ont rendu la retraite progressive plus attractive : désormais tous les trimestres des régimes obligatoires sont admis et la pension versée en complément du salaire est calculée au plus juste et non plus par palier.

En résumé, si vous avez plus de 60 ans et cotisé au moins 150 trimestre, vous pouvez travailler à temps partiel (entre 40 et 80%) et percevoir un complément de revenu issu de cette mesure de retraite progressive tout en continuant à cotiser, à temps plein ou pas, pour votre future retraite.

D’après la liste électorale des dernières élections professionnelles, 9 salariés de TMI ont plus de 60 ans et 19 autres avaient entre 58 et 59 ans le 7 janvier 2016. S’ils ont suffisamment cotisé, la retraite progressive leur est possible.

Pourquoi utiliser la retraite progressive ?
Pour les salariés qui sont déjà à temps partiel, cette mesure peut être l’occasion d’augmenter ses revenus jusqu’au moment où le nombre de trimestre nécessaires pour obtenir la retraite à taux plein est atteint.

Exemple : Louise est née en 1955, elle a plus de 60 ans et a cumulé 152 trimestres de cotisation. Elle travaille actuellement à 80%. Elle peut rester à 80% et obtenir 20% de sa pension retraite ou diminuer son temps de travail et voir sa pension retraite augmenter d’autant. Comme elle continue à travailler, elle continu à cotiser et pourra décider l’année de ses 63 ans où elle aura atteint les 166 trimestres de liquider sa retraite à taux plein.

Pour ceux dont l’existence se résume à l’entreprise, le dispositif permet aussi d’obtenir une surcote lorsque le travail est prolongé au-delà de l’âge minimum de départ.

Pour les autres, le faible niveau d’augmentation distribué à l’issu des NAO démontre que la direction de TMI ne cherche pas vraiment à retenir ses salariés.

Alors si en plus votre augmentation individuelle n’a pas été au niveau espéré, comment ne pas succomber à une mesure qui permet de réduire son temps de travail tout en ménageant ses revenus ? La mise en place de la retraite progressive occasionne tout de même une baisse de revenu mais comme les dernières réformes signées par le patronat et les syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC ont considérablement fait baisser le niveau des pensions, vous devrez faire avec de toute façon.

Le patron peut-il s’y opposer ?
Le passage d’un temps plein à temps partiel est soumis à l’accord de l’employeur, c’est le cas général et la loi n’a pas prévue de dérogation pour l’accès à la retraite progressive. Les salariés de TMI sont normalement encore couverts en 2016 par l’accord « contrat de génération » de juillet 2013. Cet accord prévoit de faciliter l’accès au temps partiel des séniors dans les 3 ans précédant la date où le départ à taux plein est possible mais ne permet pas à un salarié d’imposer un travail à temps partiel.
 

mercredi 27 avril 2016

Communiqué des organisations syndicales CGT, CNT, FO, FSU, Solidaires et UNEF d’Ille et Vilaine.

Depuis plus d’un mois, les étudiant-es, lycéen-nes, salarié-es, privé-es d’emplois et retraité-es sont mobilisé-es pour exiger le retrait du projet de loi Travail en discussion au Parlement. Le droit du travail doit aujourd’hui prendre en compte nombre d’enjeux (évolution technique et technologique, émergence de nouvelles technologies d’information et de communication, du numérique, transition écologique, évolution des besoins de la population…) et en mesurer les transformations induites sur le travail. L’enjeu est d’offrir des garanties et des droits en conséquence aux salarié-es des secteurs privé et public.
Les organisations syndicales dénoncent l’entêtement du gouvernement à maintenir son projet de loi Travail. Il doit les recevoir et entendre les revendications des salarié-es : emploi, salaires et pensions, temps de travail, protection sociale, garanties collectives, conditions de travail, égalité professionnelle femme/homme, santé au travail, médecine du travail, formations permettant des montées en compétences et le maintien d’emplois stables et de qualité, droits et libertés syndicales… des propositions porteuses de progrès social et correspondant à la réalité du travail d’aujourd’hui et de demain.
Car dans un contexte de crise aggravé par une politique d’austérité, lutter contre la flexibilité, contre la précarisation des emplois est une nécessité.

Les organisations syndicales signataires du présent communiqué lancent un appel fort et déterminé à l’ensemble des salarié-es du privé et du public, des jeunes, des privé-es d’emplois et retraité-es à poursuivre et amplifier partout le rapport de force jusqu’au retrait du projet de loi Travail dynamitant notre modèle social.

Dès le jeudi 28 avril par la grève interprofessionnelle et les manifestations :
- Rennes, 11 h 00 esplanade Charles De Gaulle  - Redon, 11 h 00 devant la sous-préfecture  - St Malo, 11 h00 place de la médiathèque grande passerelle  - Fougères, 17 h 30 place Aristide Briand

Le Vendredi 29 avril en organisant dans toutes les entreprises et les établissements des Assemblées générales, des réunions de salariés pour décider des suites de la mobilisation.
Le 1er mai, journée internationale de lutte, en participant en nombre aux divers rassemblements organisés.
- Rennes, 10 h 30 place de la Mairie  - Fougères 11 h 00 place Aristide Briand  - Redon, 11 h 00 devant la Sous-préfecture  - St Malo et Vitré selon les modalités définies localement.

Et dès le lundi 2 maiveille de l’ouverture prévue pour le débat sur le projet de loi à l’Assemblée Nationale, en décidant sur la base de leurs revendications et dans l’unité, de la grève et sa reconduction.
Gagner le retrait du projet de loi « travail », c’est l’assurance d’inverser le rapport de force et de créer de l’espoir dans chaque entreprise.

Les organisations syndicales CGT, CNT, FO, FSU, Solidaires et UNEF d’Ille et Vilaine rappellent une nouvelle fois que les pouvoirs publics doivent garantir le droit à manifester, à se réunir, à s’organiser tout en assurant la sécurité des manifestants.
Elles organisent des diffusions unitaires lundi 2 mai matin sur les zones industrielles et d’activité et se réuniront à la suite (10 h) pour apprécier la situation et organiser les prochaines initiatives jusqu’à la victoire.

Rennes, le 26 avril 2016.

jeudi 21 avril 2016

Décès de Jacques ZYLBERMINE

C'est avec tristesse que nous avons appris aujourd'hui le décès de Jacques Zylbermine.

Jacques Zylbermine avait 14 ans lorsqu'on est venu le chercher, lui et toute sa famille, dans l'appartement où il habitait au n°3 de la rue Sévigné à Vitré le 17 août 1943.

La famille de Jacques Zylbermine faisait parti des juifs polonais qui avaient fuit les persécutions de l’Allemagne des années 30. Ils s'étaient réfugié en France, d'abord à Nancy, puis à Perros-Guirrec et ensuite à Vitré, parce qu'ils espéraient y trouver protection.

La famille Zylbermine étaient composé de gens bien respectueux des lois. Ils portaient l'étoile jaune et n'ont jamais caché leur adresse de résidence. Il n'ont jamais été dénoncés parce qu'il ne se sont jamais caché. Lorsque on est venu les chercher, des voisins ont protesté : que pouvait-on vouloir à ces braves gens ? 




La famille Zylbermine a donc suivi le même chemin que tant d'autres : le camp de Drancy gardé par des gendarmes français puis Auschwitz par le convoi n°60. Dès l'arrivées, il est séparé de ses parents et de ses sœurs. Il ne les reverra jamais.

Jacques paraît être un solide gaillard malgré ses 14 ans, c'est peut-être ce qui le sauvera. En octobre 1943, les nazis manquent de bras, Jacques ne retrouve au travail forcé au camps de Buna-Monowitz.

Un travail harassant 10 à 12 heures par jours sous les coups et les privations, et parfois sous les bombardements alliés. Il survivra 15 mois dans cet enfer.

En janvier 1945, les nazis fuient devant l'avancée des troupes soviétiques emportant avec eux les survivants des camps, exécutant les plus faibles. Jacques Zylbermine survivra à ces « marches de la mort » jusqu'à Buchenwald où il sera libéré le 11 avril 1945.

Le reste de sa vie, il le passa à essayer de vivre et à lutter contre le révisionnisme. Dans un documentaire « Le Survivant Matricule 157279 » réalisé par Nicolas Ribowski, Jacques Zylbermine raconte son histoire, de son arrestation le 17 août 1943 jusqu'à son retour à Vitré alors qu'il vient tout juste d'avoir 16 ans.


Jacques Zylbermine aurait eu 87 ans le 8 mai 2016.

mercredi 20 avril 2016

mardi 12 avril 2016

Communiqué du syndicat SUD santé sociaux 35

Sud SANTE sociaux 35 (Solidaires) dénonce la répression du mouvement social Contre la loi Travail et appelle à un rassemblement pacifique devant la cité judiciaire de Rennes le vendredi 22 avril 2016 à 13h30.

Lors des manifestations des 31 mars et 9 avril, près de 1000 grenades lacrymogènes lancées contre tous les manifestants et même les passants, sans distinctions, pour protéger la « zone verte » du centre ville de toute intrusion de manifestants,
Usage immodéré de tirs de flash ball souvent en-dehors de règles d’utilisation,
Usages de grenades assourdissantes.
Des interpellations souvent sans rapport avec un quelconque délit.
Le tiers des interpellations en France le 9 avril ont eu lieu à Rennes.
Des motifs d’inculpations stéréotypées qui ne prennent même pas la peine de la crédibilité ou font penser à des motifs que ne renierait pas un état totalitaire : « participation à attroupement armé » !
Des informations fausses données à la presse. Par exemple : "un manifestant de 61 ans interpellé avec des billes d’acier dans la poche" (site OF du 31 mars),
Des gardes à vue prolongées jusqu’à 48 heures sans rapport avec les nécessités de l’enquête,
Des tabassages en règle de manifestants qui ont eu le tort de se trouver sur le chemin des forces de l’ordre,
Le déni insupportable de la préfecture sur le nombre de manifestants blessés,
Un discours manipulatoire de cette même préfecture, totalement déconnecté de la réalité, destiné à faire peur aux habitants de Rennes mais surtout destiné à nier la réalité et les causes du mouvement social et l’exaspération des manifestants
Sud SANTE sociaux35 appelle les autorités de l’état et la majorité politique à prendre la seule décision capable de ramener le calme : l’abandon définitif et sans délai de la loi « El Khomry ».
Le syndicat appelle également à un large rassemblement de soutien aux manifestants qui seront jugés le 22 avril.
Ce rassemblement pacifique se déroulera le 22 Avril 2016 à 13h30 devant la cité judiciaire à Rennes.

Monsieur Adam Eric
Secrétaire Départemental
SUDSANTE SOCIAUX 35

Communiqué à propos d'un policier portant un autocollant CNT

Fait à Paris, 
le mardi 12 avril 2016

Monsieur le Préfet,

La photographie d’un agent de police, brassard au bras, prise le samedi 9 avril sur le bord de la manifestation entre la place de la République et Nation, nous est parvenue. Cet agent, casqué et au visage masqué, porte un autocollant de la CNT sur son pantalon. Il est donc manifeste que ce policier a cherché à se faire passer pour un membre de notre organisation syndicale.

Nous condamnons fermement ces méthodes d’infiltration des cortèges qui visent à provoquer les manifestants dans un contexte où les forces de police font un usage systématique de la violence. Pour preuve de cela, notre service d’ordre a dû contacter les secours pour un jeune manifestant qui avait reçu, sur le tibia, un tir tendu de grenade lacrymogène.

Port d’autocollants syndicaux, visage couvert, absence de brassard de police, insultes et violences sont des actes dont de nombreux manifestants sont témoins et victimes. Depuis le début de la mobilisation contre la loi travail, nous avons pu constater l’intensité de la violence policière et de la répression, y compris contre des mineurs. La CNT région parisienne condamne avec fermeté ces méthodes et demande la libération, l’arrêt des poursuites et l’amnistie des personnes interpellées.

Nous exigeons de vos services qu’ils condamnent publiquement ces pratiques, qu’ils prennent des mesures fermes et concrètes pour faire cesser de tels agissements, et qu’ils nous en tiennent informés.

Syndicalement,
La CNT région parisienne

Des photos et le communiqué ci-dessous et en pièce jointe :

samedi 9 avril 2016

Manifestation du 9 avril à Rennes

La manifestation contre le loi travail qui s'est déroulée samedi 9 avril 2016 à Rennes a été une nouvelle fois l'occasion pour les forces de police de réduire la liberté de manifestation et d'exercer des violences sur les manifestant-e-s sans aucune distinction.

Un cortège de 5000 manifestant-e-s est parti un peu avant 12 heure de la place Charles DeGaulle. En tête, les jeunes du "comité de lutte" suivit des cortèges syndicaux. Étaient présents les syndicats CNT, Solidaires, FO, CGT et les organisations politiques FA, NPA, LO, JC, Jeunes Ecologistes, PCF, PG et Ensemble.

Dès l'arrivée sur les quais, la police est présente pour interdire les accès au centre ville. Pour la seconde fois, un hélicoptère de la gendarmerie survole la manifestation en permanence. En passant devant l'accès à la place Saint Germain l'ensemble des manifestant-e-s qui marchent sur les quais est mis en joue par des policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC) équipé de LBD, les Lanceurs de Balle de Défense si souvent décriés. Les "mousquetons" des CRS et Gardes Mobiles qui tuaient régulièrement grévistes et manifestants jusque dans les années 50 (Edouard Mazé,...) ont été remplacés par les Lanceurs de Balle de Défense ou les Flashball. Ces armes dites "à létalité réduite" permettent aux policiers de mutiler légalement n'importe quel participant à une manifestation. 
Vous connaissez des CRS ou des Gendarmes Mobiles ? Aucun d'entre eux ne se vantera d'avoir crevé l’œil ou rendu sourd un gamin alors que ce type de blessure est de plus en plus fréquente...

L'accès à la place du parlement de Bretagne était bloqué par une barrière métallique qui prenait toute la rue.

Lorsque la manifestation s'est retrouvée devant la rue d'Orléans qui monte à la place de la mairie, les groupes de CRS étaient disposés en quinconce espacés de 5 ou 6 mètres. C'est à ce moment là que les manifestants ont été la cible de tirs.

Au début, les grenades lacrymogènes, puis rapidement les grenades de désencerclement sont tombés parmi les manifestants. Les grenades de désencerclement sont un équivalent de la grenade offensive quadrillée qu'on voit dans les films sauf qu'au lieu de projeter des morceaux de métal, c'est 18 pièces de caoutchouc dur qui sont projetés à chaque explosion. Normalement, elles doivent être lancées à raz du sol mais les CRS profitent parfois des nuages de lacrymogène pour les lancer un peu plus haut... Et si tu prend un éclat sur la tête ou dans le visage, tant pis pour toi, les CRS et Gendarmes Mobiles ne vont jamais s'expliquer devant les tribunaux.

Alors que les cortèges syndicaux de la CGT et de FO prenaient la direction de la place de Bretagne, une charge de police prend tout le monde par surprise. Les tonfas maniés par les CRS frappent à la voléblessant une quinzaine de personnes. La médicalteam, des civils formés aux premiers soins, interviennent pour soigner et évacuer les blessés. Après plusieurs autres tirs de la part des CRS, le cortège se reforme devant l'ancien Gaumont et prend la direction de la place de Bretagne. Tous les manifestants ont pu profiter des violences à divers degrés, l'ambiance est plutôt morose sur le trajet vers la place Charles DeGaulle où les cortèges syndicaux se sont dispersés.

Rapidement, un cortège de 1500 personnes (beaucoup de jeunes, étudiant-e-s, chômeurs/chômeuses, précaires, mais pas que...) se forme et prend la direction du centre ville par la rue des Carmes et arrive à la place des Lices. Le marché hebdomadaire est finit, les derniers camions s'en vont et il reste pas mal de cagettes en attente d'enlèvement par le équipes de nettoyage. Elles sont regroupées en un tas formant une barricade et incendiées. Elles n'auront pas brûlées longtemps, après de nombreux tirs, une grosse charge de CRS oblige les manifestants à quitter la place des lices. Des groupes de CRS dispersent à coup de matraques et interpellent ceux qui tombent sous les coups. Le boulevard de Chezy est emprunté au pas de charge, les CRS incapables de suivre le rythme frappent par dépits et souvent dans le dos.

De retour à la Faculté de Villejean, une assemblée générale est organisée. Une partie des personnes présentes décide de quitter l'AG et d'aller bloquer la rocade. Ils n'iront pas jusqu'à la rocade mais s'en prendront à la vitrine du commissariat de Villejean.

La Nuit Debout continue place Charles DeGaulle.

Encore une fois une manifestation avec beaucoup de violence de la part de la police. Même si la mobilisation globale est en baisse (les violences policières n'y sont pas étrangères...), le nombre de jeunes était important alors que les lycéens-lycéennes-étudiants-étudiantes sont en vacances et que la Fac de Rennes II est fermée administrativement.

Au cours de ce samedi après midi nous avons vu un hyper centre quasi mort, les barrages policiers ayant aussi fait fuir les chalands habituels. Les commerçants, notamment les adhérents du Carré Rennais, se plaignent d'une perte de chiffre d'affaire alors qu'ils sont les premiers à réclamer le blocage policier... qui justement entraîne des heurs ! Bref, ça vous chante, vous pouvez choisir qui boycotter.

Bilan coté manifestant, 11 interpellations, 45 blessés dont 6 graves.
Coté police, la préfecture annonce 4 blessés dont un CRS dont la grenade de désencerclement qu'il s’apprêtait à lancer a explosé dans la main (le préfet a évoqué un CRS devenu sourd, peut-être est ce lui?).

Confronté aux violences policières, les manifestants s'équipent de plus en plus de sérum physiologique, de lunettes voir de casques. Des boucliers collectifs permettant de protéger les cortèges des tirs tendus commencent à faire leur apparition.




mardi 5 avril 2016

Loi Travail : les 5 et 9 avril, en route vers la grève générale !

La mobilisation contre la loi Travail et pour la défense des droits des salarié-es entre dans sa quatrième semaine. Loin de s'essouffler, le mouvement prend de l'ampleur tant dans la grève que dans la rue, tel qu'en atteste la journée de mobilisation du 31 mars, et cela malgré la violente répression policière et judiciaire qui semble être le seul recours du gouvernement face à la légitime colère des travailleur.se.s.

La destruction du Code du travail a été le catalyseur de toutes les colères sociales qui se sont accumulées ces dernières années : stagnation, voire baisse des salaires, chômage de masse, destruction des services publics, attaques contre la sécurité sociale et les retraites, logements sociaux délabrés... Sans oublier la chasse aux chômeurs et chômeuses avec l'actuelle négociation de la convention de l'assurance chômage ! Cette loi El Khomri n'est d'ailleurs que la suite de lois profondément anti-sociales telles que, pour les plus récentes, la loi Macron, le CICE ou l'ANI (accord national interprofessionnel) sur "la compétitivité et la sécurisation de l'emploi". Dans ce contexte de développement de la contestation, la Confédération nationale du Travail insiste sur la nécessité de faire converger les revendications de tous les secteurs afin de construire un mouvement de grève interprofessionnel à même de mettre en échec cette politique dictée par le patronat et qui met un pièces l'ensemble des acquis historiques de la classe populaire.

Comme nous l'a montré l'échec les derniers mouvements sociaux, la stratégie des journées de mobilisation ponctuelles, qui plus est lorsqu'elles se tiennent un samedi, ne suffira pas. Au delà des journée de lutte des 5 et 9 avril prochain que la CNT appelle toutes et tous à amplifier massivement, c'est bien dans une perspective de construction de la grève générale qu'il nous faut désormais inscrire le mouvement social.

Pour cela, la Confédération Nationale du Travail appelle tous les salarié;e.s du privé comme du public, étudiant.e;s et lycéen.ne.s à se réunir en assemblées générales souveraines et à évoquer sans plus attendre leurs possibilités de reconduire les grèves.

Il en va aujourd'hui de la responsabilité de chacun.e : ne pas lutter aujourd'hui, ce sera rendre des comptes aux générations de demain.

Si tu ne participes pas à la lutte, tu participes à la défaite !

La CNT