mercredi 27 janvier 2016

Compte rendu de la réunion NAO du 27 janvier

Aujourd’hui, s’est tenue la 3ème réunion de négociation annuelle obligatoire (NAO).
La CNT, CGT, la CFTC et la CFE-CGC étaient présentes.

Suivant le scénario habituel, la direction nous a demandé de donner nos revendications. Chaque syndicat en a donc fait la liste que la direction a commenté en séance. Voici celles défendues par la CNT :

Pour la politique salariale :
·         Fidèle à ses principes d’égalité, la CNT revendique une augmentation générale pour tous, cadre et non cadre. Pour permettre un rattrapage des plus bas salaires, elle demande la mise en place d’une talon d’au moins 50€ et laisse à l’appréciation de la direction l’intérêt de la mise en place d’une AI.
·         Les cadres bénéficient d’une part variable qui n’est pas intégrée à leur salaire. Nous avons demandé qu’elle fasse partie intégrante du salaire. Une revendication ancienne et partagée par l’ensemble des organisations syndicales du groupe mais bizarrement Eric NORMAND ne s’en souvenait plus du tout et nous a demandé de l'expliquer !!!
·         Beaucoup de site Thales ont mis en place des mesures en faveur des bas salaires. Parmi celles-ci, définir une prime de 13ème mois basée sur un salaire minimum supérieur au salaire des salariés les moins payés. Pour faire en sorte que les salariés de TMI se sentent un peu plus intégrés dans le groupe Thales, nous lui avons proposé d’appliquer ce type de mesure même si la mesure ne touche que quelques salariés.
·         Toujours pour des raisons d’équité par rapport au reste du groupe, nous avons demandé la mise en place d’une prime exceptionnelle en cas de signature d’un contrat rafale export. Pour des produits aussi dimensionnant, il nous paraîtrait incohérent que des collègues de site Thales bénéficient d’une prime et pas les salariés de TMI.
·         Afin de limiter le recours au travail le samedi et respecter la vie personnelle des salariés, nous avons demandé l’application de la prime de 30€ pour les heures supplémentaires réalisées en semaine.
·         Enfin, nous avons dénoncé une injustice : les CQPM, certificat de qualification paritaires de la métallurgie ne sont pas reconnus par la métallurgie comme équivalent aux diplômes de l’éducation nationale dès qu’on parle coefficient et salaire ! Nous avons demandé que les mesures prévus dans la lettre de cadrage groupe pour les titulaires de BTS et DUT soient appliquées au titulaire de CQPM de niveau C.

Pour les avantages salariaux :
·         Le déménagement de Chateaubourg à Etrelles a augmenté la part transport payé par l’ensemble des salariés. La direction doit accepter d’en assumer une part en augmentant la prime de transport, en prenant en charge l’intégralité des abonnements à des moyens de transport collectifs et en mettant en place une prime kilométrique vélo (par exemple, 0.25€ du kilomètre).

Pour le temps de travail :
·         Nous réitérons notre demande de passer l’accord débit-crédit à +4 -4 afin de donner un peu plus de possibilité à ceux qui se retrouvent souvent avec un compteur à +3 ou à -3.
·         Nous avons demandé d’étudier toutes les possibilités pour donner plus de flexibilité dans les horaires d’équipe.
·         Nous avons demandé la prise en charge par l’entreprise de la journée de solidarité. La direction ayant là aussi oublié ce que les salariés comme nous y avaient perdus, nous avons dû ré-expliquer : la journée de solidarité est injuste, elle ne s’applique qu’aux seuls salariés en leur demandant de travailler une journée gratuitement. De son côté l’entreprise n’a qu’une contribution de 0.3% de la masse salariale à payer alors que la richesse produite par une journée de travail est supérieure. Là aussi, la direction persiste dans le déni en nous disant que nous n’y avons rien perdu puisque nous ne travaillons pas le lundi de pentecôte. Ne vous en faites pas, elle sait très bien que la journée de solidarité nous coûte une journée RTT…

Plus globalement, ces revendications s’inscrivent dans une demande de l’ensemble des salariés de TMI : faire que TMI soit, dans les faits, une entité du groupe Thales et pas seulement un parent pauvre. Comme la direction conteste ce point de vu nous lui avons remis un comparatif entre les politiques salariales de 32 sites Thales dont TMI. La moyenne entre 2012 et 2015 met TMI au rang de 30ème sur 32. L'antépénultième, la position d'avant-avant dernier. C’est l’illustration factuelle de ce que nous disons depuis plusieurs années : la politique salariale appliquée à TMI est à la traine. Sur les 34 500 salariés en France, nous sommes à peu près tous dans les 1500 les moins bien payés.

Sites Thales 2015 2014 2013 2012 Moyenne 4
TED Moirans 2,30% 2,95% 3,30% 3,25% 2,95%
TED Thonon 2,30% 2,95% 3,30% 3,25% 2,95%
TED Vélisy 2,30% 2,95% 3,30% 3,25% 2,95%
TCS Brive 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Brétigny 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Cholet 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Gennevillers 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Lambersart 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Laval 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Massy 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TCS Vélisy 2,40% 3,00% 3,10% 3,10% 2,90%
TOSA Elancourt 2,25% 3,00% 3,10% 2,60% 2,74%
TSA Brest 2,20% 2,70% 3,00% 2,80% 2,68%
TSA Elancourt 2,20% 2,70% 3,00% 2,80% 2,68%
TSA Pessac 2,20% 2,70% 3,00% 2,80% 2,68%
TGS Jouy 2,00% 2,80% 3,00% 2,90% 2,68%
TGS Meudon 2,00% 2,80% 3,00% 2,90% 2,68%
TGS Vélisy 2,00% 2,80% 3,00% 2,90% 2,68%
TAV Châtellerault 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TAV Le Haillan 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TAV Toulouse 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TAV Valence 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TAV Vélisy 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TAV Vendôme 2,00% 2,80% 3,05% 2,80% 2,66%
TUS Brest 1,80% 2,80% 3,10% 2,80% 2,63%
TR6 Fleury 2,20% 2,50% 2,50% 2,90% 2,53%
TR6 Limours 2,20% 2,50% 2,50% 2,90% 2,53%
TR6 Rungis 2,20% 2,50% 2,50% 2,90% 2,53%
TR6 Ymare 2,20% 2,50% 2,50% 2,90% 2,53%
TMI Etrelles 2,20% 2,50% 2,80% 2,40% 2,48%
TTS Cergy 1,90% 2,40% 2,30% nc 2,20%
Thales services 1,30% 2,30% 2,10% 2,60% 2,08%

Nous l’avons dénoncé avec d’autres lors des réunions Ambition Day. La réponse d’Eric NORMAND et de Jean Christophe ALESSANDRINI a été unanime. Il nous ont dit que ce n’était pas vrai, que la politique salariale appliquée à TMI était dans la moyenne du groupe. Et là, devant une preuve aussi évidente que croyez-vous que la direction nous a répondu ? Elle a osé nous dire que c’était faux ! 

jeudi 21 janvier 2016

Parution du combat syndicaliste, mensuel de la CNT



Pour plus d'information sur la CNT et les luttes en cours, lisez le Le Combat Syndicaliste de janvier 2016. (sur abonnement)

Le n° de décembre 2015 du CS est téléchargeable à l'adresse suivante : CS décembre 2015

Réunion de CE du 21 janvier 2016

Le comité d'entreprise s'est réuni ce jour de 9h00 à 12h30.

Situation économique :
Globalement, les indicateurs économiques sont bons, l'exercice de l'année 2015 finit avec un bénéfice supérieur aux prévisions du début d'année. La direction note tout de même une efficience en retrait, un nombre d'heures supplémentaires réalisées plus faible que les prévisions et des coûts de non qualité qui restent élevés. Par contre, un de nos clients groupe nous a fait bénéficier d'une avance de trésorerie.

La création de la cellule autonome est toujours en cours. Un animateur a été recruté en interne. Un autre a été recruté en externe. Leurs noms ont été annoncés en séance.

Nous sommes 485 salariés sur le site (dont 61 en CDD) et 10 intérimaires.
Plusieurs salariés en MAD ont quitté les effectifs suite à leur mise en retraite.
Une prime d'intéressement de 230€ sera versée en juin. Oui, c'est assez ridicule pour une entreprise aussi profitable que Thales.

La direction a présenté une série de slides sur le MYB (Multi Year Budget). C'est le budget prévisionnel sur les 3 prochaines années. Evidemment, le montant prévu des augmentations n'y apparaît pas alors qu'il a déjà été définit. Il y aura 100 000 heures de production de plus que 2015 à faire en 2016.

Hygiène Sécurité Environnement :
Le nombre d’accident du travail est supérieur à l'objectif mais il s'agit surtout d'accidents bénins. La sécurisation des bancs progresse toujours.

Jean Pierre, notre assistant social ne viendra plus à TMI. Et la direction refuse de nous en dire plus. Vu le nombre de dossiers en cours, elle nous présente une responsable de l'association SSIE qui fourni une prestation d'assistants sociaux aux entreprises. Celle qui interviendra à TMI se nomme Helène BERTHIOT, elle sera, à partir du 1 février, présente deux fois par mois. Le jour et le lieu de la permanence est encore à définir.

Le compte Personnel de formation:
Depuis le 1er janvier 2015, il remplace le DIF. Les salariés qui souhaitent pouvoir en bénéficier doivent s'inscrire sur le site moncompteformation.gouv.fr . Si vous ne faites pas vous même, personne ne le fera à votre place. Vous avez jusqu'au 31 décembre 2020 pour transférer vos heures de DIF sur votre compte CFP. L'utilisation des heures du CPF passera par le FONGECIF. Seules les formations qualifiantes, diplômantes ou certifiantes figurant sur une liste définie sont éligible au CPF.

Extension modulaire et nouvelle implantation:
Deux projets sont prévus. Une extension modulaire (type Algeco) de 850m² destiné à recevoir, des salles de réunion, le réfectoire et quelques bureaux et un agrandissement de l'usine de 2500m² coté logistique pour y installer la maintenance et Vinci. Il n'y a plus de décaissements ou d'affouissements titanesques de prévus...

Budget CE:
La masse salariale ayant augmenté en 2015, la direction verse 12 972,40€ au CE comme ajustement du budget.
La dotation CE pour l'année 2016 a été calculé. Elle s'élève à 231 500€. Elle est en augmentation de 10%. Le CE a demandé la prise en charge des frais liés aux annulations de ses événements. Une négociation est en cours au niveau groupe.

Prochains RDV:
Le 22 janvier : Ambition day
Le 25 janvier : réunion de la commission RIE
Le 26 janvier : visite du sous-préfet de Vitré-Fougères, Fabien Martorana
Le 27 janvier : Réunion de négociation sur les salaires
Du 1er au 4 février : Visite EN9100
Le 2 février : Elections CE-DP
Le 5 février : Réunion de négociation sur les salaires
Le 22 février : Réunion du comité d'entreprise

Le trésorier du CE remercie les membres du comité qui ne se sont pas représentés aux prochaines élections CE pour leur participation au fonctionnement du comité durant ces 2 dernières années.









mardi 19 janvier 2016

Donnez-moi deux lignes [écrites] de la main d'un homme, et j'y trouverai de quoi suffire à sa condamnation. RICHELIEU

"Voilà maintenant plus de 6 mois, le 28 mai 2015, j’ai été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la diffusion des salaires de TMI et je n’ai connaissance d’aucune charge retenue contre moi.

Au cours de cette garde à vue, mes vêtements, mon sac ont été fouillés, mon poste de travail, le local de la section CNT, les locaux du comité d’entreprise, mon véhicule et mon domicile ont été perquisitionnés. Lors de ces perquisitions, les gendarmes ont saisi mon ordinateur personnel, mon téléphone personnel et ses 2 cartes SIM, mon lecteur MP3, ma clé USB ainsi que l’intégralité de ma messagerie professionnelle et les données présentent sur le PC de mon poste de travail.

Plus de six mois après cette garde à vue, aucun de mes objets, aucun de mes fichiers ne m’a été rendu.

Comme préjudice, il y a d’abord la journée de garde à vue qui me coûte une journée de congé, l’intrusion dans ma vie privée que permet le visionnage de mes photos ou la lecture de mes mails, mais surtout je déplore qu’il soit aussi facile de me priver aussi longuement des objets qui m’appartiennent. Un ordinateur, un téléphone, un abonnement téléphonique qu’il a bien fallu que je remplace, des musiques, des logiciels, des données d’accès à des prestations (abonnements, ...), des informations personnelles auxquels je n’ai plus accès, etc.

Les gendarmes auraient pu se contenter de copier les données comme ils l’ont fait pour l’ordinateur de mon poste de travail et ma messagerie professionnelle mais ils ont délibérément décidé de me priver des moyens que j’utilisais dans le cadre de mes mandats et de mon activité syndicale. Et même si c’est légal, c’est injuste !

De même, la loi indique dans son article 803 du code de procédure pénal : « Nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entraves que s'il est considéré soit comme dangereux pour autrui ou pour lui-même, soit comme susceptible de tenter de prendre la fuite. » Je ne comprends pas pourquoi j’ai été considéré comme un individu dangereux ou susceptible de prendre la fuite. Les gendarmes s’en tenant généralement aux avis qu’ils ont pu collecter, seule une influence locale peut expliquer ce « traitement de faveur ».

La direction de TMI le justifie en disant que c’est le résultat de mes silences et de ma soi-disant « non-collaboration ». Je conteste ce point de vue : j’ai répondu à l’essentiel des questions, les gendarmes ont justement saisi le matériel que je leur ai indiqué avoir utilisé dans le cadre de mes mandats. Ce qu’ils ont interprété comme un refus de coopérer est lié à mon engagement syndical : je possède des informations sur des dossiers en cours d’instruction et je n’ai pas à divulguer des informations ou des documents qui m’ont été confiés. Si la justice a le droit d’y accéder sans mon consentement, je dois l’obliger à utiliser ce droit. Et si j’ai refusé de transmettre l’identité de ceux d’entre vous qui m’ont transmis les copies des courriers qu’ils ont reçus, c’est par réflexe de classe. Je ne souhaite à aucun d’entre vous l’épreuve d’une garde à vue, d’une perquisition ou d’être exposé entravé à la vue de tous.

Aujourd’hui, n’importe quel syndicaliste, n’importe quel militant ouvrier, n’importe quel manifestant peut faire l’objet d’une garde à vue. Le durcissement des lois destinées à la lutte contre le crime organisé ou le terrorisme sont aussi utilisées pour le contrôle du mouvement social. Le mouvement social étant par nature collectif et solidaire, une délégation, un syndicat, une association peut alors devenir « une bande organisée », les faits survenus au cours d’une manifestation ou d’une grève « des violences en réunion » et le fait de retenir des cadres dirigeants pour avoir une réponse sur l’avenir d’une entreprise peut être maintenant assimilé à une « séquestration ». Des termes qui permettent à la police d’utiliser la violence et qui alourdissent sérieusement les peines encourues.

Si le durcissement des lois et des moyens mis à la disposition des polices et de la justice ne donnent pas vraiment l’impression d’avoir fait baisser le risque pour des citoyens d’être victime de la délinquance, du terrorisme ou du grand banditisme, il n’est pas sans effet sur le mouvement social. Des syndicats comme la CNT, SUD-Solidaire ou la CGT déplorent toutes les semaines des cas de criminalisation du mouvement social qui vise leurs adhérents. Or, défendre l’intérêt général face à l’injustice ne devrait jamais être assimilé à de la crapulerie.

De gros moyens de police et de justice sont encore mobilisés pour défendre les seuls intérêts patronaux. Comment ne pas penser que ces moyens sont justement ceux qui ont manqué à la protection des 149 victimes des attentats de l’année dernière ? Police et justice s’attaque à nos libertés en se plaignant d’un manque de moyen pour lutter contre le terrorisme alors qu’un changement de priorité permettrait de libérer ces moyens.

Je suis syndicaliste et je ne peux pas oublier que ce sont les luttes syndicales qui ont permis de gagner la journée de 8 heures, les congés payés, le droit à une retraite, la couverture maladie et à peu près tous les avantages qui nous permettent de supporter le salariat. Comme la plupart des militants de la CNT, je suis révolté de voir de quelle manière le partage des richesses devient encore plus inégal et de voir que des organisations syndicales participent à cette inégalité en signant tous les accords qui vont à l’encontre des intérêts de ceux qu’elles sont censés défendre. Pour que je puisse continuer ce syndicalisme, je vous appelle à voter pour la CNT lors du premier tour des élections professionnelles du 2 février 2016.

Pour en revenir à mon affaire, j’ai saisi d’une plainte la direction de la commission Ethique et Responsabilité d’Entreprise du groupe Thales, je l’ai rencontrée en septembre dans les locaux du siège à La Défense, mais ils n’ont retenu aucune faute de la part de la direction de TMI. J’ai aussi l’intention de saisir le défenseur des droits d’une plainte pour discrimination mais la procédure est assez longue à mettre en place.

Le 14 janvier dernier, j'ai été de nouveau placé en garde à vue. On me prédit des peines délirantes : plusieurs mois de prison et plusieurs milliers d'euros d'amendes mais à l’issu de cette garde à vue, je n'ai reçu aucune convocation devant la justice.

La loi ne me permettant d’interroger le procureur de la république sur les suites de la garde à vue qu’après un délai de 6 mois, je n'ai donc plus qu'à attendre.

J’en profite pour remercier une nouvelle fois ceux et celles qui m’ont soutenu d’un mot ou d’un regard le 28 mai dernier, ou encore ce 14 janvier, pendant que d’autres paradaient. La Chanson pour l’Auvergnat de Brassens a pris pour moi, depuis, tous son sens."

mercredi 13 janvier 2016

2ème Réunion de négociation salariale

Ce mercredi 13 janvier, s'est tenue la seconde la seconde réunion dans le cadre de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO).
La CNT et la CGT y étaient représentées.
Lors de la première réunion nous avions fixé les jours de fermeture de l'entreprise (ponts et congés).
Là, les discussions se sont limités à commenter les diapositives Powerpoint que la direction nous a présenté. La présentation de ces informations est prévue par la loi ou les accords d'entreprise mais la direction se débrouille pour que ce soit difficilement exploitable. Il n'y a finalement pas grand chose à en tirer... Nous avons tout de même demandé quelques précisions.

Ces documents n'étant pas indiqués comme confidentiels, nous pouvons les transmettre à toutes les personnes de l'entreprise qui en feront la demande.

Les prochaines réunions NAO se dérouleront les 27 janvier et 5 février.

vendredi 8 janvier 2016

Les « listes » à la Prévert...

Régulièrement, lors des présentations organisées par la direction ou des managers, on entend Eric, Nicolas ou Romain nous parler de « liste à la Prévert » pour nommer une suite de choses à faire ou à prendre en compte.

On imagine que l’expression se transmet de professeur à élève, de référent à débutant, de responsable à subordonné tant il est fréquent de l’entendre.

C'est une manière de mettre un peu de vie, de poésie, voir d’humanité, dans une présentation qui en manque toujours. Sans oublier que ça donne l'impression d'avoir lu autre chose depuis "Oui-oui et le taxi jaune" !

Photo Jacques Prévert, devant le magasin Mérode, par Robert Doisneau, 1953
Nul besoin d’être un expert de Prévert pour comprendre que Jacques Prévert n’a jamais écrit de poème intitulé « Liste » et vous aurez remarqué que l’expression « Liste à la Prévert » sonne assez mal. 

Par contre, dites à voix haute l'expression « Inventaire à la Prévert ». Vous remarquez que ça sonne beaucoup mieux…

Dans son poème « Inventaire », Jacques Prévert a réussi à faire cohabiter dans un même texte un cannibale, trois végétariens et un raton laveur. En pleine période surréaliste, la poésie change de forme avant d’être définitivement immolée, à l’école, lors des épreuves de récitation. Il nous reste tout de même cette définition : un inventaire à la Prévert est une énumération hétéroclite de choses qui semble n’avoir aucun lien entre eux.


Reprenez le prochain qui vous parlera de « liste à la Prévert » et incitez-le à le découvrir. Qui sait, il pourrait devenir meilleur...


 
Inventaire

Une pierre
deux maisons
trois ruines
quatre fossoyeurs
un jardin
des fleurs

et un raton laveur


une douzaine d'huitres un citron un pain
un rayon de soleil
une lame de fond
six musiciens
une porte avec son paillasson
un monsieur décoré de la légion d'honneur

et un autre raton laveur


un sculpteur qui sculpte des Napoléon
la fleur qu'on appelle souci
deux amoureux sur un grand lit
un receveur des contributions 
une chaise trois dindons
un ecclésiastique un furoncle
une guepe 
un rein flottant
une écurie de courses
un fils indigne deux frères dominicains 
    trois sauterelles un strapontin
deux filles de joie un oncle Cyprien
une Mater dolorosa trois papas gateaux deux chèvres de 
    Monsieur Seguin
un talon Louis XV
un fauteuil Louis XVI
un buffet Henri II deux buffets Henri III trois buffets 
    Henri IV
un tiroir dépareillé
une pelote de ficelle trois épingles de sureté un monsieur
    agé
une Victoire de Samothrace un comptable deux aides-
    comptables un homme du monde deux chirurgiens 
    trois végétariens
un cannibale
une expédition coloniale un cheval entier une demi-pinte
    de bon sang une mouche tsé-tsé
un homard à l'américaine un jardin à la francaise
deux pommes à l'anglaise
un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon
    d'acier
un jour de gloire 
une semaine de bonté
un mois de Marie
une année terrible
une minute de silence
une seconde d'inattention
et...

cinq ou six ratons laveurs




Jacques PREVERT
 


jeudi 7 janvier 2016

Illustration d'un décalage de classe...


Vers une direction de prestataire...

Lors d’une récente réunion du comité d’entreprise, nous avons dit à notre directeur qu’il avait vis-à-vis de TMI un statut de prestataire. Une qualification qui l’a agacé et qu’il nous a reprochée.

Ce n’était qu’une taquinerie pour lui rappeler qu’en ne figurant pas dans la masse salariale de TMI, il ne peut bénéficier du résultat des négociations NAO, de l’application de l’accord d’intéressement de TMI et de la majeure partie des prestations du comité d’entreprise.

Notre directeur comme tous les directeurs de site Thales est inscrit à l’effectif de Thales SA dont le siège est à Paris/La Défense. C’est donc un prestataire de Thales SA en mission à TMI. Depuis, il parait qu’il gare sa voiture de fonction sur le parking P1 avec les voitures des salariées de TMI ! Est-ce que ce sera suffisant pour que nous soyons certain(e)s qu’il partage la même aventure industrielle ?

Les dernières informations que nous avons reçues des représentants syndicaux du groupe prouvent que le fossé continu à se creuser entre salariés et direction :

Le plan LT1 de Thales vise à récompenser les cadres « méritant(e)s » du groupe. En 2015, 4182 cadres ont bénéficié d’actions gratuites bloquées pendant 5 ans. Le nombre d’actions gratuites dépend du niveau de responsabilité. Les directeurs de Thales sont NR11 ou NR12.


Avec une action Thales à 68€, la prime versée aux NR12 a donc aujourd’hui une valeur moyenne de plus de 52 000€ !

NR : Niveau Responsabilités
% de la population concernée
Nb de bénéficiaires
Nb moyen d'action par personne
12 (HC)
80%
292
776
11 (Pos IIIC)
49%
202
10 (Pos IIIB)
8%
3890
70
9 (Pos IIIA)
8%
70
8 (Pos II)
8%
70
7, 6, 5, 4, 3
0%
0
0


















C’est bien plus que le salaire annuel de la plupart d’entre nous et pour rappel, nous n'avons obtenu lors des dernières négociations qu’une prime de 200€ après une journée de mobilisation que la direction a fait payer aux grévistes le plus cher possible.

Nous ne savons pas encore quel va être le budget des prochaines augmentations mais les prévisions qui nous ont été transmises sont très faibles, de l’ordre de 1,6% à 1,8%. Bien loin des espoirs suscités par les bons résultats de TMI et du groupe Thales ou par la signature de nouveaux contrats.


Croire qu’en ce début d’année 2016, un engagement au travail sera récompensé ne peut que mener à une nouvelle déception…