lundi 27 février 2012

NAO 2012, la suite…

Lors de la 5ème réunion de négociation, la CGT et la CNT sont revenus sur les congés en redemandant l’extension de la période, le retour aux 2 semaines maximum de fermeture et sur le choix d’un CP de 7h80 pour le 28 mai 2012. La direction a clôturé la négociation malgré les avis défavorables du CE et des DP.

La 6ème réunion de discussion sur la NAO n’a pas fait progresser la négociation. Pour la résumer, voici les arguments de la direction et nos réactions après nos discussions communes.

Sur le budget Taux Annuels Garantis (TAG) :

Selon la direction, le rattrapage des 47 salariés représente 0.1% de la masse salariale.
Comme les Taux Annuels Garantis sont issus de la négociation collective de la région parisienne, c’est un avantage pour les salariés de TMI par rapport aux collègues de la métallurgie d’Ille et Vilaine et du Morbihan. D’ailleurs, TMI n’est pas obligé de les appliquer. Ce surcoût doit donc être intégré à l’enveloppe des NAO.

Selon nous, le ralliement à la convention collective parisienne de TMI est une preuve de notre intégration au sein de Thales. Il n’y a donc pas de raison de mélanger deux mesures différentes.
Ce budget est à dissocier des NAO car il consiste à réévaluer les salaires de base minimums.

Si un salarié a un salaire mensuel inférieur de 30€ aux TAG et que la direction définie un minimum garanti de 35€, il ne touchera finalement que 5 euros d’augmentation par rapport au salaire minimum pratiqué.
Nous pensons qu’il est légitime que le salarié touche les 30 euros de rattrapage des TAG puis les 35 euros de minimum garanti des NAO.

Intégration du budget Egalité Femme / Homme dans l’enveloppe AG/AI des NAO:

La direction constate que cette proposition faite par d’autres organisations syndicales ne fait pas l’unanimité : la CGT et la CNT s’y opposent !

Pour nous, la mesure Egalité F/H doit être distribuée comme les années précédentes, en décalage des augmentations générales et individuelles, conformément aux engagements pris par la direction du groupe et comme l’indique la lettre de cadrage de Loïc Mahé, DRH France.

La distribution de ce budget doit être éclaircie à TMI. C’est notamment le but de la commission égalité Femme / Homme qu’il faut dynamiser. Par le passé, nous avons vu des cas de mauvaise utilisation de ce budget qui ont été résolus en appliquant l’accord à la lettre. L’utilisation du budget égalité Femme / Homme pour l'Augmentation Générale n’est pas une mesure vers plus d’égalité.

Sur les augmentations individuelles :

Selon la direction leur répartition est bonne. L’enveloppe est divisée entre les services au prorata de leur masse salariale. Le fait de faire une autre répartition désavantagerait les services ayant une masse salariale plus élevée. Une fois les propositions faites le service RH vérifie que cette répartition est cohérente. Le saupoudrage des AI n’existe pas et il est impossible de recevoir 1, 2, 3 ou 4 euros d’AI. Ceux qui le calculent à ce niveau se trompent !

Nous avons constaté des différences de traitements qui souvent remontent à plusieurs années et concernent des mensuels faisant le même métier et ayant la même ancienneté mais travaillant à des endroits différents dans l’entreprise. C’est cela qui n’est pas cohérent et ce n’est pas le rôle des AI de compenser ces différences. Et pour les salariés de TMI qui ont constaté des augmentations individuelles de 5 euros voire moins seront heureux d’apprendre que la direction les considère comme des menteurs.

Sur le motif de la modération salariale :

Pour la direction, TMI est en déficit et c’est ce qui justifie les faibles augmentations. On ne peut donc pas comparer TMI avec d’autres sites de Thales qui eux sont bénéficiaires.
Le mauvais fonctionnement de l’entreprise n’est pas dû aux prix de ventes des produits ou aux choix d’organisations et c’est mentir que de le dire. Il faut arrêter de dire que TMI est le « Caliméro » du groupe.
Le déficit nous est en partie dû. Exemple, les prix de l’affaire SMART-S ont été augmentés de 15%, ce qui est difficile à obtenir dans la période actuelle. Mais même à ce prix la production est incapable de les fabriquer dans les temps de travail vendus.

Selon nous, nous payons maintenant les choix approximatifs des dernières directions de TMI. Les coûts de fonctionnement de l’entreprise ont explosé ces dernières années et les salaires n’en sont qu’une faible part.
Nous ne sommes pas responsables des mauvaises décisions prises par la direction !
Les collègues qui tentent de rendre exploitables les dossiers bancals de TR6 apprécieront l’exemple donné par la direction.

Sur l’idée de transférer le budget d’intéressement sur le budget d’augmentation générale :

Pour la direction, le budget d’intéressement et celui de l’AG ne sont pas comparables. L’intéressement permet de fédérer les salariés de TMI dans un plan de transformation. Le fait de ne pas croire dans un accord d’intéressement équivaut à ne pas croire dans l’avenir de TMI. Pour la direction, le fait de confondre intéressement et AG montre que les salariés de TMI ne sont pas « murs » pour un tel projet d’accord d’intéressement.

Nous avons dit à la direction que l’intéressement n’était pas prioritaire par rapport à l’augmentation du salaire de base. De plus, un accord d’intéressement signé en 2012 n’entrainera vraisemblablement le versement d’une prime qu’en 2013.
Pour ce qui est de notre « maturité » à comprendre un accord d’intéressement, il faut se souvenir que nous n’en avons pas reçu depuis au moins 10 ans ! A l’époque, le lien entre nos efforts et le déclenchement de l’intéressement était clair. Depuis, la confiance c’est érodée.

Sur le coût de la journée de chant au parc des expo de Vitré :

Pour la direction, il s’agissait d’une journée conviviale destinée à faire en sorte que tout le monde se retrouve. Elle conclue que lorsque les organisations syndicales font la moindre remarque sur cette journée, elles sont incohérentes avec leurs demandes d’actions de prévention contre les RPS.

Nous voulions démontrer que lorsque la direction nous dit qu’une augmentation de la masse salariale est économiquement irréaliste, ce n’est que son point de vue. Une journée de chant, c’est une journée de moins pour produire, contrôler gérer, organiser… bref pour travailler et donc autant moins de chiffre d’affaire.
Car lorsque la direction approuve une action ou souhaite la soutenir, elle trouve toujours une manière de la financer.
Même si le qualificatif de « journée conviviale » est acceptable, ni la charte de bonne conduite, ni cette journée ne sont des moyens suffisants pour lutter contre la souffrance au travail.

Sur la prime d’horaire et la prime de panier de 2x8 :

La direction nous explique qu’après avoir entendu nos revendications, elle remettait en cause ses annonces précédentes concernant les majorations pour un horaire en 2x8.

Nous pensons que la ficelle est un peu grosse. Afin de nous diviser et nous faire porter le chapeau, la direction revient sur une de ses propres propositions, largement diffusée par courriel ou en Teambrief !
Il n’y a pas à choisir, en doublant le temps d’utilisation d’un poste de travail ou d’un équipement, la direction gagne bien plus que la majoration de 7.27% qu’elle verse aux salariés en 2x8. Pour un principe d’équité, la majoration de nuit doit-elle aussi être majorée.

Pendant les réunions de négociation, la direction nous a plusieurs fois parlé de ses discussions avec les salariés. Souvent, elle a utilisé des propos qui lui auraient été dis pour contrer nos arguments. Nous avons donc une certitude, peu importe ce que vous lui direz, ils seront toujours détournés ou déformés parce que la direction n’a pas pour fonction à défendre vos intérêts.

Prochaine réunion de négociation mardi 28 février à 9h30.

Prochaine réunion d’information du personnel mardi 28 février 13h30 salle de pause.

jeudi 16 février 2012

NAO 2012, la suite…

 A l’issue de la 5eme réunion des NAO, la Direction a refusé d’étendre la période des congés d’été et a proposé une légère amélioration de ses précédentes propositions. Vous connaissez ces nouvelles propositions, inutile des les détailler, elle sont insuffisantes.

A l’issue de la 6ème réunion, la direction n’a rien proposé de plus, nous nous reverrons mardi 28 février pour la dernière réunion.

La Direction a délibérément décidé de jouer la montre pour limiter nos capacités de mobilisation. Dans ce semblant de dialogue social, nous n’avons pas été écouté. La direction nous promet de la transparence mais elle nous fait des difficultés pour nous transmettre les informations dont nous avons besoin, y compris pour un document aussi simple que la grille des salaires de base hors ancienneté.

Ses dernières propositions confirme son état d’esprit : elle ne nous donnera quelques chose que si nous lui donnons encore plus. Une prime si nous passons en équipe, une prime si nous repassons à temps plein, une prime d’intéressement si nous atteignons les objectifs… Pour la Direction, notre travail, notre investissement est un dû et le maintien de notre niveau de vie une option négligeable et non négociable.

Globalement, elle accepterait donc d’augmenter la masse salariale de 2,4% et elle qualifie ce chiffre d’effort important comme si elle avait le monopole de l’effort.

Un chiffre à comparer au 2,5% de l’inflation calculée par l’INSEE, au plus de 3,1% que nous avons obtenu en 2007, 2008 et 2009, aux 3.25% que les collègues de TED de Vélizy-Thonon-Moirans ou aux 3.1% que nos collègues de TCS Laval ont obtenu pour la NAO de 2012.

Ces 2.4% sont trop faibles pour l’investissement que nous avons mis dans notre travail en 2011 et que nous devrons mettre en 2012.

Lorsqu’au cours des différentes réunions nous avons évoqué le talon de 50€ et expliqué que l’enveloppe était trop faible, (nous avons évoqué les chiffres passés de 3,1% ou 3,2%) la direction nous a répondu que ces revendications étaient irréalistes. C’est une manière toute patronale de voir les choses…

Une journée de chant au parc des expo de Vitré représente 0.48% de la masse salariale et 0.48% de valeur produite en moins puisque ce jour là, nous n’avons rien fabriqué, rien testé, rien organisé. Bien sûr dans ces chiffres, nous ne tenons pas compte du coût de la prestation. Et pour une demie journée de Road Show, et bien c’est moitié moins soit 0.24% de la masse salariale et 0.24% de la valeur produite.

Une politique globale NAO qui permet le maintien de notre niveau de revenu est parfaitement acceptable économiquement par l’entreprise. Nous devons imposer ce point de vue à la direction ou nous n’aurons jamais les niveaux de salaire constatés dans le groupe.

Pour l’imposer, la loi nous donnent des moyens de pression. A nous de les utiliser de manière optimale.

Parce ce que nous ne pourrons pas obtenir cela sans votre mobilisation, nous sollicitons votre soutient en vous proposant de remplir le sondage figurant au verso de cette feuille.
Un fois renseigné, vous pouvez le déposer dans l’urne installée dans le hall d’entrée.

Les résultats seront communiqués à l’occasion d’une réunion d’information. Nos futures actions en dépendront.

Les seules luttes que l’on perd sont celles qu’on ne mènent pas.
Sondage NAO 2012






Vous êtes :                
Ingénieur/Cadre
□ 
Ouvrier
□ 
Administratif
□ 
Technicien
□ 





Un homme
□ 
Une femme
□ 





Etes vous satisfait(e)s des propositions de politique salariale de la direction pour 2012 ?   
OUI
NON
Etes vous satisfait(e)s des propositions de date de fermeture de la direction pour 2012 ?
OUI
NON
Etes vous satisfait(e)s de la politique salariale de 2011 ?    
OUI
NON
Soutenez vous nos revendications ?
OUI
NON
Pour les Femmes : pensez vous évoluer dans l’application de la NAO 2012 comme vos collègues Hommes ?
OUI
NON




Pour 2012, vous souhaitez :
Une Augmentation Générale pour toutes les catégories ?
OUI
NON
Des mesures qui favorisent le montant de l'Augmentation Générale par rapport à de l'intéressement  ?              
OUI
NON
Des mesures qui favorisent les Augmentations Générales par rapport à de l'Augmentation Individuelle ?
OUI
NON




Pour ré-ouvrir les négociations NAO 2012 et faire aboutir la demande d’une AG de 2.5% avec talon à 50€ dans une politique salariale globale de 3.2% dont le reste de la répartition reste à définir :
Etes vous pour des actions quotidiennes (Réunions, assemblées générales, débrayages, etc.) ?         
OUI
NON
Etes vous pour intensifier ces actions si nos revendications n’aboutissent pas ?
OUI
NON




Je ne souhaite pas répondre à ce questionnaire :
□ 




Commentaires :



mardi 7 février 2012

Inflation et NAO

L'inflation est « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie matérialisée par une augmentation générale et durable des prix ». Il s'agit d'un phénomène persistant qui fait monter l'ensemble des prix. En France, l'inflation est évaluée au moyen de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure est établie par l'INSEE et employée par l'administration française comme indicateur de l'inflation.
Mesurer l'inflation consiste à observer un « panier » pondéré, de biens représentatifs de l'ensemble des biens consommés par les ménages. En effet, ce sont les prix de consommation finale des ménages qui sont pris en compte dans la mesure de l'inflation.

Pour mesurer cet IPC, les statisticiens de l’INSEE relèvent plusieurs fois par mois les prix d’une liste de produit dans des commerces de toutes les tailles. La liste est secrète pour éviter les manipulations qui ont été constatés dans les années 50. Elle est sensée représenter une image de la consommation d’un ménage urbain dont le père de famille est ouvrier ou employé. Comme cette liste de produit comprend aussi des véhicules, des appareils ménagers ou des services qui ne sont pas consommé chaque année ou chaque mois par les ménages, l’INSEE met en place une pondération. Par exemple, l’INSEE considère que les dépenses concernant l’alimentation représentent 16,13%, l’énergie 8,12%, les produits de santé 4,6%, etc.

Le choix du poids de chaque poste de dépense est parfois contesté mais l’IPC a vocation de représenter une moyenne et c’est aujourd’hui sur cette base que sont calculées les revalorisations du SMIC, des pensions de retraite ou du taux d’intérêt du livret A. C’est donc le taux officiel moyen. Parallèlement, vous pouvez calculer votre propre IPC en renseignant le poids de chaque catégorie de dépense via un simulateur qui se trouve sur le site Internet de L’INSEE.

Dans sa dernière publication (12 janvier 2012), l’INSEE annonce une inflation de 2,5% de décembre 2010 à décembre 2011. Ce taux redescend à 2,4% sans le tabac et monte à 2,7% lorsque qu’il est calculé sous sa forme harmonisée (IPCH). L’IPCH sert à comparer l’inflation dans les différents pays de la zone euro en tenant compte d’autres pondérations afin de tenir compte notamment des systèmes sociaux différents. La différence entre l’IPC national à 2.5% et l’IPCH à 2.7% vient en grande partie de la baisse du remboursement de certains médicaments qui a été appliquée en mai 2011.

Mais l’INSEE ne fait pas que des calculs de l’inflation passée. Elle fait aussi des prévisions pour le futur. Pour 2012, elle prédit une inflation plus faible parce que le prix du pétrole devrait se maintenir et le prix des aliments devrait baisser, notamment à cause de la hausse du chômage qui est prévue au premier semestre 2012. Pour l’instant, l’INSEE annonce une inflation de 1.4% en juin 2012 et un ralentissement de l’inflation jusqu’à la fin de l’année 2012 mais ce calcul est contesté parce que les prix du pétrole sont maintenant difficiles à prévoir et parce qu’elle ne peut pas tenir compte des modifications fiscales annoncées dans les programmes des différents candidats à l’élection présidentielle.

Si nous évoquons tout cela, c’est parce que le maintient du pouvoir d’achat des salariés passe par une augmentation générale qui compense cette inflation. La direction de TMI le sait très bien c’est donc pour cette raison qu’elle nous a communiqué que l’inflation de 2011 était de 2,4% et que Frédéric LEVEBVRE, secrétaire d’état à la consommation estimait l’inflation de 2012 à 1,5%.

Les prévisions de Frédéric LEFEBVRE ne sont pas celles de l’INSEE et elles n’engagent que ceux qui croient encore dans ses propos. De plus, il est pour nous logique de baser la discussion des augmentations avant tout sur ce qui est avéré plutôt que sur des prévisions.
La différence entre les 2.4% annoncés par la direction et les 2.5% de l’INSEE vient de la prise en compte du tabac dont l’inflation est liée à la politique fiscale mise en œuvre par le gouvernement. Il n’y a aucune raison de retirer le coût du tabac de l’indice INSEE à retenir sachant que pour des raisons similaires, l’alcool et les sodas sont eux aussi plus taxés depuis le 1er janvier 2012. De plus, la direction n’a jamais affecté 0.1% de sa masse salariale à l’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du tabac.

L’INSEE calcule l’inflation de 2.5% en comparant les prix de décembre 2011 avec ceux de décembre 2010. Il constate une augmentation de 2.5% parce que ce qu’on pouvait acheter en 2010 à 100€ coûte depuis décembre 2011 au moins 102.50€.

Selon le même principe comparez votre salaire de décembre 2010 avec celui de décembre 2011. Pour ajouter 2.5%, c’est à dire l’inflation de 2011, multipliez le salaire de décembre 2010 par le coefficient 1,025 et comparez la somme avec le salaire de décembre 2011.
Exemple :
  1. Salaire réel décembre 2010 = 1412€
  2. Avec une inflation de 2.5%, le salaire de décembre 2011 devrait être d’au moins : 1412 x 1.025 = 1447.3€
  3. Salaire réel décembre 2011 = 1442€
  4. Dans cet exemple avec une différence de –5.30€, le salarié s’est appauvri en 2011.

Pour faire la comparaison, prenez votre salaire net car c’est le net que vous dépensez. Attention cependant à comparer des salaires comparables : il ne faut pas d’heures supplémentaires, pas de primes de samedi ou exceptionnelles, etc. Si c’est le cas, prenez la somme du salaire de base et de la prime d’ancienneté.

En appliquant cette comparaison aux salaires moyens par catégorie que la direction a remis aux organisations syndicales, nous avons constaté qu’une part importante des salariés était devenue plus pauvre à la fin de l’année 2011.

La direction conteste la méthode car selon elle, nous ne pouvons que comparer les salaires moyens annuels incluant donc les heures supplémentaires, les primes de samedi, etc. Le calcul devient alors beaucoup plus compliqué et surtout plus favorable à la direction puisque le fait d’avoir réalisé des heures supplémentaires équivaudrait à une augmentation !


Le maintien de nos revenus n’est qu’un minimum, il ne se confond pas avec l’évolution de salaire qu’un salarié de Thales est en droit d’attendre.