Dans
notre tract du 19 septembre, nous vous expliquions pourquoi nous
refusions de signer un accord prévoyant le report des élections
CE/DP/CHSCT à 2014.
Aujourd’hui,
la direction nous dit que ces élections seront reportées à la fin
janvier 2014 et nous ne pouvons pas faire autrement que de
l’accepter.
Le
temps que la direction accepte notre position et qu’une première
date de réunion soit fixée et acceptée par tous, il ne restait
plus aucune marge pour respecter le calendrier électoral.
De
grands esprits nous ont répliqué qu’en ne discutant rien et qu’en
acceptant tout, le calendrier aurait pu être respecté. Surement !
Mais alors pourquoi parler de négociation s’il n’y a rien à
améliorer ? La discussion n’ a pas été inutile :
- Nous avons obtenu une meilleure prise en compte des salariés à temps partiel : maintenant dans le calcul du nombre d’électeur, un salarié à temps partiel vaut autant qu’un salarié à temps plein,
- Nous avons dénoncé les erreurs inscrites par la direction sur les procès verbaux des élections de 2011 qui déclaraient tous les salariés de TMI comme relevant de la convention collective nationale des ingénieurs et cadres,
- Nous avons expliqué pourquoi un 3ème collège composé de cadre et de mensuels fausse le calcul de la représentativité syndicale,
- Nous avons fait des propositions pour réduire le nombre de bulletins nuls dans les votes par correspondance et proposé quelques changements mineurs pour améliorer la sincérité du scrutin (présence de stylos dans les isoloirs, définir ce qu’est l’interdiction des communications syndicales le jour du vote, etc.)
Ces
sujets ont été à l’origine de beaucoup de débats et de tensions
mais c’est le rôle d’une négociation de confronter les points
de vues. De son coté, la CFE-CGC a bien fait quelques propositions
notamment pour limiter les possibilités de fraude lors des votes par
correspondance mais globalement, pour elle et pour la délégation
CFTC, tout avait été dit en 2011 lors de la précédente
négociation, et il n’y avait rien à discuter.
Ce
n’est pas le point de vu de la CGT et de la CNT. Voici pourquoi :
Ne
plus adapter les collèges aux candidats.
Les
élections professionnelles laissent beaucoup de sujets à la libre
négociation entre les organisations syndicales. De fait, l’élection
commence lors de la négociation de l’accord préélectoral
lorsqu’il faut répartir les salariés entre les collèges. Exemple
à TMI, le 3ème
collège comprenait :
- en 2003 les ingénieurs & cadres et les techniciens de 365 à 395,
- en 2005, 2007 et 2009 seulement les ingénieurs et cadres
- et en 2011, les ingénieurs & cadres et les techniciens des coefficients 335 à 395.
Pourquoi
ces techniciens supérieurs passent-ils d’un collège à
l’autre selon les scrutins ? Parce qu’ils servent à adapter
les collèges au nombre de candidats tout en respectant les règles
de proportionnalité. Plus clairement, quand il y a 2 candidats
cadres susceptibles d’être élus, le 3ème
collège est agrandi pour qu’il y ait 2 sièges.
Si
cette surreprésentation des cadres peut se comprendre dans certaines
circonstances, nous rappelons que dans le groupe Thales, les
ingénieurs et cadres sont bien représentés dans les instances
représentatives du personnel.
De
plus, nous avons eu une mauvaise expérience lors du scrutin de
2011 : les 4 membres du CE élus pour siéger au conseil
d’administration de TMI auraient dû être des salariés issus des
3 collèges, c’est du moins ce que le code du travail prévoit (2
ouvriers ou employés, un technicien ou agent de maitrise et un
cadre). A TMI, les 4 membres étaient du 3ème
collège et l’ensemble des membres du CE n’a eu aucun retour de
ces réunions du conseil d’administration. Ce n’est pas le seul
exemple, on nous a expliqué que les non-cadres n’étaient pas les
bienvenus pour représenter le CE à la Task force charge 2014. Notre
conclusion est qu’en acceptant la surreprésentation du 3ème
collège, les autres salariés ouvriers, employés et techniciens
deviennent invisibles alors que c’est justement pour représenter
tous
les salariés que les CE-DP et CHSCT existent.
Note sur la répartition :
Dans la dernière proposition de la direction, il y a
- un élu au 1er collège pour 71 ouvriers,
- un élu au 2ème collège pour 67 techniciens et administratifs,
- mais 1 élu au 3ème collège pour 55 cadres.
Il suffirait de 7 ouvriers de plus à l’effectif pour que le 1er collège ait 4 élus titulaires et le 3èmecollège 1 seul.
La CGT et la CNT plaident pour un retour à la normale, plus
proche de la réglementation et de ce qui se fait habituellement :
un 3ème
collège composé des seuls ingénieurs et cadres avec un siège de
titulaire et un siège de suppléant au comité d’entreprise.
Pourquoi
la CGT et la CNT refusent un 7ème
siège au CE ?
Lorsque
le 21 octobre, à l’issu de la dernière réunion de négociation,
nous avons ensemble constaté notre profond désaccord, la direction
nous a dit qu’elle allait demander l’arbitrage de la direction
départementale du travail. Dans les jours qui ont suivi, nous avons
envoyé par courrier notre argumentaire au directeur départemental
pour plaider notre cause. Une semaine plus tard, le mardi 29 octobre,
Eric NORMAND nous apprend qu’il n’a pas envoyé de demande
d’arbitrage à l’inspection du travail et qu’il a une dernière
proposition à nous faire : passer le comité d’entreprise à
14 membres titulaires et suppléants au lieu de 12 et réserver 4
sièges aux cadres. Immédiatement, la CFTC nous dit qu’elle
accepte la proposition et la CFE-CGC lui emboite le pas. En outre,
Eric NORMAND nous dit qu’il veut une réponse de la CGT-CNT le jour
même, horaire du mail faisant foi, sinon un courrier expliquant le
refus partira pour l’inspection du travail. Nous avons confirmé
notre refus mais une semaine plus tard, le mardi 5 novembre, nous
apprenons que le courrier n’est toujours pas parti et que la
direction nous donne un nouveau délai pour… accepter ?
La
création de ce 7ème
membre titulaire supplémentaire est un arrangement entre la CFTC, la
direction et probablement la CFE-CGC. Un arrangement qu’ils
n’arrivent plus à cacher :
Lorsque
le mardi 29 octobre, la direction nous a fait cette proposition, la
CFTC était déjà au courant au moins depuis la veille. Philippe
avait même rédigé la nouvelle à l’avance, il l’a publié sur
le site de la CFTC dès sa sortie de réunion en oubliant de corriger
la date mais nous avons eu le temps de faire une copie d’écran.
De
même, lorsque nous avons signifié notre refus à la direction, nous
avons envoyé le mail seulement à la direction. Moins d’une heure
après, un copié/collé du contenu du mail était publié sur le
site intranet de la CFTC. La direction a admis qu’elle avait
transmis le mail et nous avons obtenu son retrait du site de la CFTC.
Nous
ne savons pas qui utilise l’un ou manipule l’autre mais cette
insistance à nous faire accepter ce 7ème
membre est suffisamment suspecte pour que nous nous posions vraiment
des questions.
Maintenant,
nous avons besoin de vos avis pour prendre une décision.
Venez
nous voir pour nous expliquer vos positions.
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