Mais si vous voyez de qui il s'agit ! Yann travaille actuellement à la PREP du B2. En 2007, il travaillait comme vernisseur dans l'ancien local vernis. Le fameux poste dont personne ne voulait !
Qui ne l'a pas vu fin 2007 lorsque les produits qu'il manipulait lui déformaient le visage, lui exorbitant les yeux ? J'étais là lors de son dernier jour de travail comme vernisseur. Un collègue m'avait appelé « Va voir Yann au vernis, tu verrais la tête qu'il a ! » J'avais amené Erwan Guillon, le DRH de l’époque, pour qu'il constate par lui même dans quel état physique Yann avait accepté de travailler.
Sans
aucun égard envers sa santé, ses responsables lui avait demandé de
travailler tout de même parce qu’il y avait des cartes urgentes à
finir. En voyant Yann sortir de la cabine de peinture, Erwan Guillon
a pris la décision qui s’imposait…Yann ne devait plus jamais
mettre les pieds dans le local vernis...
Alors Yann s'est retrouvé à la préparation pour les produits Dassault. Son allergologue a utilisé toutes les batteries de test d'allergie classiques, sans résultats probants. Le produit à l'origine de l'allergie n'a pas été trouvé. Seule possibilité : plusieurs semaines de test dans le service des pathologies professionnels du professeur GERAUT à l'Hôtel Dieu de Nantes... mais ce sont des examens coûteux et de toute façon on avait besoin de Yann à la préparation des produits Dassault…
Et puis Yann s'est habitué à son nouveau poste. Un nouveau local vernis a été créé, de nouveaux vernisseurs ont été recrutés et formés.
Et puis voilà que Damien qui travaille sur la vague de brasage au B2 arrive en décembre 2008 au bout de son contrat CDD. Il faut quelqu'un pour le remplacer et personne parmi les CDI ne veut travailler sur cette vague de brasage. Quelqu'un a donc eu une idée saugrenue 2 jours avant le départ de Damien : et si on mettait Yann sur la vague, puisque personne ne veut y aller ?
Yann est donc convoqué le 3 décembre et demande un délai de réflexion. Il est re-convoqué le 4 décembre refuse le poste, donne des arguments mais fatigué de ne pas être entendu, il se voit contraint de dire oui… Vous voyez à quoi peut ressembler ce genre d’entretien. Une heure pleine de promesses et de sous-entendues sur son avenir.
Alors Yann s'est retrouvé à la préparation pour les produits Dassault. Son allergologue a utilisé toutes les batteries de test d'allergie classiques, sans résultats probants. Le produit à l'origine de l'allergie n'a pas été trouvé. Seule possibilité : plusieurs semaines de test dans le service des pathologies professionnels du professeur GERAUT à l'Hôtel Dieu de Nantes... mais ce sont des examens coûteux et de toute façon on avait besoin de Yann à la préparation des produits Dassault…
Et puis Yann s'est habitué à son nouveau poste. Un nouveau local vernis a été créé, de nouveaux vernisseurs ont été recrutés et formés.
Et puis voilà que Damien qui travaille sur la vague de brasage au B2 arrive en décembre 2008 au bout de son contrat CDD. Il faut quelqu'un pour le remplacer et personne parmi les CDI ne veut travailler sur cette vague de brasage. Quelqu'un a donc eu une idée saugrenue 2 jours avant le départ de Damien : et si on mettait Yann sur la vague, puisque personne ne veut y aller ?
Yann est donc convoqué le 3 décembre et demande un délai de réflexion. Il est re-convoqué le 4 décembre refuse le poste, donne des arguments mais fatigué de ne pas être entendu, il se voit contraint de dire oui… Vous voyez à quoi peut ressembler ce genre d’entretien. Une heure pleine de promesses et de sous-entendues sur son avenir.
Ont-ils tenu compte de ses antécédents médicaux ? Bien sûr que non ! C'est Yann qui a dû solliciter lui même une visite chez le médecin du travail pour obtenir un avis médical. Une demande légitime vu le passé et les nombreux produits chimiques qu’il faut mettre en œuvre lorsqu'on travaille sur la vague. C'est donc dans l'attente de cet avis qu'il ne s'est pas présenté à ce poste de pilote de vague pendant les 2 jours où était prévu sa formation.
La direction lui a envoyé une lettre lui signifiant son refus de travailler à la vague, puis ce fut les fêtes de fin d'année jusqu'au lundi 19 janvier dernier où il a reçu sa lettre de licenciement. Oui, vous avez bien lu, n'ayant pas reçu de lettre de convocation à un entretien préalable, l'entretien a eu lieu sans lui dans un bureau des RH pendant qu'il bossait à son poste à la PREP. Pendant qu’il travaillait, d’autres s’occupaient de son avenir : jugé et licencié par contumace…
Au
cours de ces trois ans et demi, Yann a accepté des conditions de
travail que beaucoup refusaient, formé quantité de remplaçants
potentiels, aligné les heures supplémentaires comme en novembre et
décembre 2008 pour finalement se faire jeter parce qu’une grande
entreprise comme Thales Microelectronics n’est pas foutu de trouver
un volontaire pour occuper le poste de pilote de vague.
Le
message de la direction est clair : dans les prochains mois,
certains d’entre nous changerons de poste ou d’horaire de
travail. Notre ancienneté, nos efforts passés, nos compétences ne
vaudront rien. La direction se donne tous les droits. Pas de
discussion possible, pas de problème de santé qui tienne : il
faudra obéir ou accepter d’être au chômage avec 57.5% de notre
dernier salaire.
Le
29 janvier 2009, je serai en grève. S’il y en a qui veulent
m’accompagner, je serai aussi gréviste avant et/ou après pour :
- le réintégration de Yann,
- Une NAO de 2009 qui tienne compte des efforts des salariés en 2008,
- Et plus globalement le maintien de notre niveau de vie, car nous n’avons pas à payer les conneries d’une pseudo élite capitaliste.
29
janvier, les raisons d’une grève
La crise actuelle du
capitalisme touche durement une grande partie des salariés dans
leurs emplois et leurs revenus. Alors qu’ils n’en portent pas la
responsabilité, les salariés, les demandeurs d’emploi et les
retraités en sont les premières victimes. De plus, cette crise
menace l’avenir des jeunes ; elle met en péril le système de
solidarité et de protection sociales ; elle accroît les
inégalités et la précarité.
Les
raisons de reconduire le mouvement les jours suivants
Gouvernement et patronat ne lâcheront rien sans un
mouvement fort, interprofessionnel et prolongé. C’est ainsi que
les grandes conquêtes sociales (congés payés, Smic, retraites,
etc.) ont toujours été obtenues. En reconduisant la grève dès le
30 janvier et en bloquant ainsi l’économie, les travailleurs ont
les moyens d’instaurer un rapport de force décisif. Mais
attention, la grève générale reconductible ne se décrète pas en
appuyant sur un bouton ! Il s’agit d’organiser des
assemblées générales sur nos lieux de travail (ou par secteur) et
de mettre la grève du 29 janvier et sa possible reconduction à
l’ordre du jour de ces AG. Et là, il y va de la responsabilité de
chacune et chacun d’être de véritables « militants de la
grève » ! D’autant plus que certaines organisations
syndicales ne se lanceront dans la bagarre que si leurs dirigeants se
sentent fermement poussés par la « base »...
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