mardi 4 octobre 2005

Gouverner par le chômage et la peur...

Haaaa, l’été ! Pour beaucoup de salarié(e)s, c’est le soleil, les vacances… Pour d’autres, c’est l’occasion de trouver un petit boulot qui à défaut de sortir du chômage permet au moins de gagner quelques sous et quelques droits sociaux. Pour les membres du gouvernement, c’est aussi les vacances mais pour leurs sous-fifres, leurs collaborateurs, c’est le moment des devoirs de vacances : l’application des lois les plus scélérates, des lois les plus antisociales, des lois dont un gouvernement aurait eu honte à un autre moment de l’année. Hé oui ! pour un gouvernement, le bonheur est dans… l’été.

Et cette année, parmi les mauvais coup de l’été, il y a le Contrat Nouvelle Embauche destiné aux entreprises de moins de 20 salarié(e)s.

Quel bon moment que l’été pour mettre en place une loi pareille ! Le temps que les vacances se passent, que les patrons des syndicats pseudo représentatifs se rencontrent, se mettent d’accord sur une stratégie, mobilisent leurs troupes pour une « grande journée de mobilisation » et voilà déjà le mois d’octobre : Cinquante milles contrats CNE sont signés à la place des CDI habituels et le gouvernement à fait ses soldes ! Moins cher et plus flexible qu’un contrat intérimaire ou un CDD, le gouvernement vous garantis 2 ans de précarité absolue. En effet, un salarié sous contrat CNE pourra être licencié pour n’importe quel motif, du plus absurde au plus illégal.

Les patrons eux même l’avouent parfois : pour un actionnaire, l’ennemi du profit, c’est le plein emploi. Il n’est donc pas question que le chômage disparaisse. Au contraire, dans l’intérêt des patrons, il doit stagner à un point qu’ils nomment « chômage d’équilibre ». Selon les lois sociales de chaque pays, un taux de chômage utile aux actionnaires est estimé. Pour les états unis d’Amérique c’est 4%, pour la France, c’est 8%. En dessous de ce seuil, les salarié(e)s deviennent revendicatifs, au-dessus de ce seuil, les cotisations chômages pèsent trop sur le coût de la main d’œuvre.

Avec un chômage supérieur à 10%, le gouvernement actuel réagit. Il fait des réformes qui réduise la protection sociale de la majorité, limite l’augmentation des chiffres du chômage (les chiffres, pas le nombre réel de chômeurs…) tout en augmentant les revenus des plus riches. Et cela nous ne pouvons pas l’accepter.

Tous ceux qui promettent le plein emploi sans remise en cause du capitalisme sont des menteurs ! Le capitalisme a besoin du chômage, de la précarité, de la misère. Il a besoin que les travailleurs aient peur. PEUR de ne plus avoir de salaire, PEUR de ne pas avoir les moyens de fuir devant une tempête ou une inondation, PEUR de mourir de faim, PEUR de mourir étouffés ou brûlés vifs dans un taudis !

Pour enrayer la machine, nous devons expliquer ces mensonges à nos collègues de travail. Croient-ils vraiment que les patrons ou les derniers gouvernements cherchent vraiment à éradiquer le chômage ? Nous devons dénoncer ces peurs, leurs dire que nous sommes les producteurs, donc les décideurs. C’est seulement en cessant le travail, en croisant les bras que nous montrerons notre force. Face à ce qui nous attend, quelques jours de grève ne sont rien et plus nous attendons, plus cette mobilisation devra être forte. Inutile d’attendre un appel des centrales syndicales, le mouvement partira de la base et elles seront bien obligées de suivre le mouvement.

Le mardi 4 octobre 2005 est une journée de grève nationale pour le maintient de l’emploi. Tous les salarié(e)s peuvent y participer en décidant de manifester, d’aller se promener ou de rester au lit et ce sans aucun préavis ni aucune autorisation syndicale ou patronale. Premier pas vers la grève générale, c’est aussi une très bonne date pour entamer une grève pour des embauches ou des augmentations.

Le C.N.E, la voie de l’exploitation !
Jusqu’à présent, la règle appliquée en droit français interdisait tout licenciement sans cause réelle et sérieuse. Au cours des 2 ans du Contrat Nouvelle Embauche, un salarié pourra être licencié pour une faute imaginaire et fantaisiste. Mieux, un patron pourra même licencier un salarié en CNE pour une raison illégale et discriminatoire sans que le moindre recourt soit possible. Dommage pour les salarié(e)s trop enceintes, arabes, gros(ses), bizarres, homos, revendicatif(ve)s, politisé(e)s, etc…
Le CNE concerne pour l’instant les entreprises de moins de 20 salariés. Fidèles à eux mêmes, les patrons ont déjà demandé à ce qu’il soit étendu à toutes les entreprises…

Le salarié de moins de 26 ans compte pour du beurre.
Le gouvernement a décidé que les moins de 26 ans ne seraient plus pris en compte pour le calcul des effectifs. Cela permet à beaucoup d’entreprises de passer sous la barre des 20 salariés (et donc de bénéficier du CNE…) et pour les autres de réduire le nombre de délégués syndicaux et d’élus DP, CE et CHSCT.

Augmentation de la durée des mandats DP, CE, CHSCT :
Depuis le 13 juillet, les mandats de l’ensemble des représentants du personnel passe de 2 ans à 4 ans. Déjà en 1993, le mandant de DP était passé de 1 à 2 ans. En jouant avec la durée des mandats, le gouvernement limite la rotation des élus et met un frein à la représentativité des syndicats alternatifs. Cette disposition à deux rôles, mieux contrôler les élus du personnel et reporter l’arrivée des syndicats revendicatifs.

Entreprises de travail à temps partagé :
C’est une nouveauté. Jusqu'à présent seules les associations à but non lucratif pouvaient faire des contrats de travail à temps partagé entre plusieurs entreprises. Aujourd’hui, les boites d’intérim peuvent en proposer et en tirer un profit. La loi sur le contrat à temps partagé ne donne aucune limite géographique ou temporelle à ces contrats. Il est donc tout à fait possible qu’un travailleur soit partagé entre plusieurs entreprises de différents secteurs d’activité pour des missions ponctuelles d’un maximum de 18 mois. Résultat, c’est comme de l’intérim mais sans les 10% de prime de précarité. Encore une fois, le profit se fait sur le dos des travailleurs.

Mise en place d’un nouveau statut de non-cadres au forfait jour :
Certains non cadres peuvent maintenant passer au forfait jour. Les critères de la loi laissent beaucoup d’interprétations possibles et il est certains que la plupart des patrons vont proposer ce type de contrat aux salariés dont le compteur d’heures supplémentaires explose. A la clé, encore un peu de profit pour les patrons et un temps de travail à rallonge pour les salariés.

Liberté, égalité, égoïsme :
Apparition de trains privés sur le réseau ferré national, fermeture d’hôpitaux, création prochaine d’une banque postale, privatisation de la SNCM, d’EDF/GDF, des autoroutes, etc… Le gouvernement casse toute idée de service public d’intérêt général pour en jeter les restes au capital. A chaque fois, ce sont les plus pauvres, les plus faibles qui payent chèrement l’abandon de cette solidarité national.

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